mercredi 16 février 2011

Mini-essai #1: Les téléphones intelligents et la communication publique


1. Introduction

            Les téléphones intelligents sont à mi-chemin entre l’ordinateur portable et le téléphone cellulaire. Ces téléphones, qui permettent entre autres de naviguer sur le Web, de faire des vidéoconférences et de télécharger des applications, ont rapidement conquis le cœur des Québécois. «13 % des adultes québécois consultent Internet à partir d'un mobile. Les Québécois ont embarqué plus rapidement sur les téléphones intelligents que sur les téléphones cellulaires. D'ailleurs, dans ce domaine le Québec se mesure aux États-Unis, remarque la directrice des projets du Cefrio». (Reyntjens, 2010 : [En ligne])

            Si ces appareils sont si populaires, c’est entre autres, car ils permettent de consulter tout ce qui nous fait vibrer, n’importe où, n’importe quand. Facebook, Twitter, YouTube, Hotmail, Linkedin et MySpace sont des exemples de pages Web qui peuvent être consultées directement à partir des téléphones intelligents. De plus, ils permettent de télécharger des applications aussi diversifiées les unes que les autres. Parmi les entreprises qui détiennent leur propre application, on compte Elle Québec, RDS, le New York Times et The Ellen Degeneres Show. Toutes ces fonctions rendent le téléphone intelligent indispensable pour certain. « Il a une fonction presque existentielle. Et permet de nous réunifier dans une société morcelée et qui nous morcelle », remarque la sociologue Sylvie Craipeau. (dans Le Monde, 2010 : 21)

2. Lien avec la communication publique

            Dans son dictionnaire technique, La Publicité de A à Z, Claude Cossette défini la communication publique comme un « champ d’étude de la communication de masse dans ses aspects théoriques aussi bien que pratiques et en considérant son impact sur les débats et les enjeux sociaux ». (2006 : 61) À l’aide de cette définition, on comprend le lien entre les téléphones intelligents et la communication publique. Pour les entreprises qui veulent communiquer un message, ces outils permettent de rejoindre des masses de gens à n’importe quel endroit et à n’importe quel moment. Il est donc possible grâce aux téléphones intelligents d’avoir un lien direct et étroit avec un grand nombre de consommateurs dans la vie de tous les jours.

            De plus, l’attachement qu’ont les gens à leur téléphone permet de les rejoindre intimement, sans qu’ils aient l’impression d’être harcelés. D’ailleurs, les nouvelles techniques de marketing pour téléphones intelligents sont tellement bien conçues que le consommateur n’a même pas l’impression qu’il s’agit de publicité. « Les réfractaires à la publicité sont plus abordables par ce type de canal de communication, car ils y trouvent d’abord un intérêt pratique. » (Level, 2009, [En ligne]) Bref, le téléphone intelligent est une innovation technologique qui permet une communication de masse «nouveau genre».

3. Exemple d’utilisation

            Les téléphones intelligents regorgent de possibilités publicitaires. Prenons par exemple les applications mobiles. «Le mot le dit, [une application] est un « logiciel » qui sera téléchargé à même l’appareil mobile.» (Marie-Pier, 2010, En ligne) Ces programmes interactifs peuvent être téléchargés directement à partir du marché virtuel du téléphone. Les applications sont des vitrines interactives de premier choix pour les entreprises de tout genre. En 2011, une multitude de marques ont maintenant leur propre application : PagesJaunes, NRJ, Nestlé, Adidas, etc. Ces applications sont utiles en publicité, car elles permettent aux entreprises de créer une relation intime avec leurs publics cibles en demeurant toujours dans leur poche. Par exemple, l’application PagesJaunes permet aux gens de trouver ce qu’ils veulent du bout du doigt, mais aussi, de renforcer l’image de marque et de créer une relation avec la personne qui l’utilise.



            Un autre exemple d’application est «Barcode Scanner». Cette application permet de lire les codes à barres sur différents supports pour avoir accès à de l’information publicitaire sur un produit. La vidéo ci-dessous vous démontre son fonctionnement.



4. Qualités et défauts

            Selon moi, les applications mobiles sont un moyen publicitaire intéressant pour les entreprises. Tout d’abord, car elles permettent de fidéliser la clientèle et de faciliter la relation entre l’entreprise et ses publics. Par exemple, la marque de vêtements européenne Celio a lancé sa propre application, qui permet de visionner les nouvelles collections et de faire des achats en ligne. Selon Alexandre-Réja Razi, qui s’occupe du marketing de la ligne de vêtements, «une fois installée sur le téléphone du client, la mise en relation du consommateur avec Celio s’opère en un clic et la marque jouit d’une visibilité forte, que l’utilisateur utilise l’application ou non d’ailleurs». (Saint-Michel, 2009, [En ligne])


            De plus, les applications permettent aux entreprises de rejoindre un public cible intéressant. Au Québec, sur les 70 % de gens qui possèdent un cellulaire, 11 % d’entre eux détiennent un téléphone intelligent. (Cormier, 2010, [En ligne]) Donc, les gens qui en possèdent déjà un constituent un public ouvert aux nouvelles idées et prêt à essayer différents produits. « Le terminal d’Apple s’est retrouvé propulsé au rang de « canal » stratégique pour les marques cherchant à toucher les « early-adopters » et autre « late-majority ». (Blended, 2010, [En ligne]) Les applications offertes sur ces téléphones donnent donc l’occasion aux entreprises de d’atteindre un public de choix. « Elles permettent de toucher un public très atypique, à la fois technophile, tendance, CSP+, urbain, «apple spirit», qui par essence est très communautaire ». (Marketing 2.0, 2008, [En ligne])
         
            Bien que les téléphones intelligents regorgent de possibilités publicitaires, sans un bon concept, les applications ou les publicités ne seront pas efficaces. En fait, si l’application ne propose pas un contenu intéressant à l’utilisateur, elle tombera dans l’oubli et sera supprimée du téléphone. Un autre point négatif des applications mobiles est que, comme c’est le cas pour les journaux en ligne ou pour la musique, les utilisateurs ne veulent pas débourser pour y avoir accès. «Les applications mobiles ont tendance à répliquer ce qui se passe sur le Web. Personne ne veut les payer!» (Lewko, 2010, [En ligne])

5. Conclusion

            Aussi révolutionnaire qu’il puisse paraître, le téléphone intelligent engendre son lot d’effets indésirables, puisqu’il permet à la publicité d’entrer dans la vie des gens de manière sournoise. Plusieurs ne se rendent même pas compte que les applications ont des vertus publicitaires. Encore moins qu’ils font eux-mêmes de la publicité en les utilisant, si l’on pense à FourSquare, par exemple. «Le consommateur n'a pas totalement conscience de ce qu'il fait en ce moment, […] mais il le fait parce qu'il se valorise en partageant ces informations.» (Dumont dans Deglise, 2011, [En ligne]) Bref, j’espère que les gens apprendront à discerner la publicité à travers les applications, pour ne pas tomber dans le panneau des commerçants et des spécialistes du marketing.

Bibliographie:

Blended. 2010. « L’implication des marques dans les applications Iphone ». En ligne. http://blended.fr/334/l%E2%80%99implication-des-marques-dans-les-applications-iphone/. Consulté le 28 janvier 2011.

Cormier, Luc-André. 2010. « Un Québécois sur dix possède un téléphone intelligent ». En ligne. http://horizonsrecherche.wordpress.com/2010/02/23/un-quebecois-sur-six-possede-un-telephone-intelligent/. Consulté le 28 janvier 2011.

Cossette, Claude. 2006. La Publicité de A à Z. Québec : Les Presses de l’Université Laval, 286 p.

Deglise, Fabien. 2011. «L’internaute devenu outil publicitaire». Le Devoir. En ligne. 8 février. http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/316340/l-internaute-devenu-outil-publicitaire. Consulté le 13 février 2011.

Laporte, Stéphane. 2010. «L’homme est moins intelligent que son téléphone». Cyberpresse. En ligne. 9 octobre. http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/stephane-laporte/201010/09/01-4331199-lhomme-est-moins-intelligent-que-son-telephone.php. Consulté le 12 février 2011.

Laronche, Martine. 2010. « Le portable, doudou envahissant des grands ». Le Monde. En ligne. 5 septembre. http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1134031. Consulté le 26 janvier 2011.

 Level, Erika. 2009. « Les applications iPhone : outils stratégiques pour les marques ou simple « coup marketing » ?. En ligne. http://www.marketing-professionnel.fr/outil-marketing/applications-iphone-outils-strategiques-marques.html. Consulté le 28 janvier 2011.

Lewko, Caroline. 2010. « Applications mobiles : personne ne veut payer! ». En ligne. < http://mediawatch.afp.com/?post/2010/02/15/Applications-mobiles-:-personne-ne-veut-payer>. Consulté le 9 février 2011.

Marie-Pier, 2010. « Chronique ergonomique mobile : site web ou application mobile? ». En ligne. http://tendancesweb.com/chronique-ergonomie-mobile-site-web-mobile-ou-application-mobile/. Consulté le 28 janvier 2011.

Marketing 2.0. 2008. « Créer application iPhone et iPod Touch pour des marques ». En ligne. http://www.marketing20.fr/iphone/creer-application-iphone-et-ipod-touch-pour-des-marques/. Consulté le 28 janvier 2011.

Reyntjens, Marie-Noël. 2010. « Québec : 42% des propriétaires de téléphones intelligents n’utilisent pas encore Internet ». En ligne. http://benefice-net.branchez-vous.com/actubn/2010/11/internet-mobile-telephone-intelligent-quebec-webcom-najoua-kooli.html . Consulté le 26 janvier 2011.

Saint-Michel, Serge-Henri. 2009. « Celio dévoile son application Iphone ». En ligne. http://www.marketing-professionnel.fr/outil-marketing/application-iphone-celio.html. Consulté le 28 janvier 2011. 

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